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La résidence d'Odette Picaud

Depuis de nombreuses années, Odette Picaud récupère des objets trouvés dans les déchetteries et les brocantes, qu’elle assemble pour créer des œuvres singulières, véritables « réminiscences d’une mémoire commune ». Elle met en scène ses créations à travers des rituels anciens, qu’elle réinvente grâce à des dispositifs mêlant déambulations du public, musique et lectures.

En juillet 2024 nous avons accueilli Odette Picaud en résidence au Village d’art préludien de Chomo, où elle a réalisé une performance visuelle et sonore en pleine forêt, inspirée par les différents langages de Chomo. Pour cette performance, elle était accompagnée du musicien Patrice Elegoet, spécialiste de la toy music au sein du groupe Chapi Chapo, ainsi que du « poète-rockeur-déclameur » David Jestin, qui incarnait le rôle du chaman lors de chaque procession.

À cette occasion, Odette Picaud a créé une bannière païenne intitulée « Poisson rouge», en hommage à Chomo et inspirée par son univers. La résidence s’est clôturée par trois restitutions publiques de la « Sěrėmoni Fondamentål », conçue par les trois artistes en une semaine dans l’église des pauvres de Chomo.

Elle raconte son expérience au Village :

Pour préparer notre résidence au Village d’art préludien de Chomo, et tenter de faire connaissance avec cet artiste que je ne connaissais pas, je me suis plongée dans l’ouvrage « Un pavé dans la vase intellectuelle » qui réuni ses propos recueillis par Laurent Danchin.
Chomo y raconte qu’il en veut à ses parents de ne pas lui avoir offert de poisson rouge dans son enfance. Touchée par cette anecdote qui faisait écho à ma propre enfance, j’ai souhaité en faire le thème de ma bannière.
En travaillant dans l’Eglise des Pauvres, le poisson s’est transformé en femme et le rouge en croix. J’ai utilisé des objets et des textiles que j’avais apporté, mais aussi des éléments trouvés sur place.
Le visage de poupée en porcelaine évoque, pour moi, le masque mortuaire d’enfant accroché au mur, dans la maison de Chomo. La poitrine opulente de ma figure féminine voudrait contrebalancer les seins tombants visibles sur la sculpture-cheminée de Chomo qui, je crois, avaient vexé sa femme...
J’aurais aimé dialoguer avec Chomo. J’imagine que nous l’avons un peu fait en ayant la chance de travailler dans son Eglise.

Odette Picaud a choisi de faire don de cette œuvre à l’Association des Amis de Chomo.

https://odettepicaud.com/
 

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