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Le projet de valorisation des archives et de collectage de mémoires

L’association est aujourd’hui dépositaire des archives de Laurent Danchin concernant Chomo. Ces archives comprennent de nombreuses photographies, des textes, ainsi qu’une importante correspondance entre Chomo, Danchin et d’autres personnes ayant côtoyé l’artiste. Elles incluent également la transcription intégrale des enregistrements qui ont servi à l’édition du livre, ainsi que de nombreuses notes du critique sur l’artiste. Le fonds se compose également d’enregistrements sonores de Chomo, témoignant de son expérimentation dans le domaine de la poésie et de la musique.

 

Ce fonds très précieux constitue donc le point de départ d’un travail de médiation que l’association a entrepris à partir de 2023. Il représente également un outil essentiel pour la collecte de mémoire. Il permettra, d’une part, de solliciter et d’intégrer les souvenirs des témoins et, d’autre part, de vérifier l’exactitude des faits et de les replacer correctement dans la chronologie de l’artiste.

 

Le projet de collectage de mémoire autour de Chomo associe l’inventaire et la valorisation des archives sonores par Denis Tagu et le label Inpolysons, l’inventaire des archives photographiques et documents de l’association (fonds Laurent Danchin) et le recueil de la mémoire collective auprès des habitants du territoire. Ce dernier volet sera au cœur de la saison culturelle 2025, offrant une nouvelle lecture du Village d’Art Préludien et de son héritage.

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L’importance du collectage

 

Chomo, en tant qu’artiste singulier, a laissé une empreinte significative dans le paysage artistique. Collecter des témoignages et des souvenirs contribue à préserver son héritage, permettant aux générations futures de comprendre son impact et son importance dans le monde de l’art.

Chomo représente une approche unique de l’art qui allie écologie, mysticisme et créativité spontanée. La collecte de mémoire permet de documenter cette diversité artistique, contribuant à une compréhension plus large des mouvements artistiques et des philosophies qui ont influencé son œuvre.

Les récits et les expériences liés à Chomo peuvent servir de source d’inspiration pour les artistes d’aujourd’hui. En comprenant les défis et les réussites de Chomo, les créateurs contemporains peuvent puiser dans son héritage pour nourrir leur propre travail.

 

La mémoire orale permet d’éclairer des aspects de la vie et de l’œuvre de Chomo qui ne sont pas toujours documentés dans les archives écrites. Les récits de ceux qui l’ont connu personnellement peuvent offrir des perspectives uniques et enrichir notre compréhension de son processus créatif et de ses influences.

Impliquer la communauté dans le collectage de mémoire favorise un sentiment d’appartenance et de partage. Cela permet aux habitants, aux artistes et aux visiteurs d’échanger leurs expériences, renforçant ainsi les liens intergénérationnels et la cohésion sociale autour d’une figure artistique commune.

Le collectage de mémoire permet également de mettre en valeur la culture et l’identité locale. Chomo et son village d’art sont des symboles d’une histoire artistique locale qui mérite d’être reconnue et célébrée.

 

Ce travail permettra de mieux définir ce personnage parfois controversé, dont les témoignages disponibles proviennent presque exclusivement de lui-même, que ce soit directement ou indirectement.

Chomo a déjà fait l’objet de plusieurs films, dont l’un conçu par lui-même, ainsi que d’un recueil écrit très intime de sa pensée. Ainsi, tout au long de sa vie, il a composé son autoportrait. Cependant, d’autres points de vue sont nécessaires aujourd’hui pour restituer un portrait objectif de l’artiste.

À travers le recueil de témoignages de ceux et celles qui l’ont côtoyé, qui l’ont accompagné dans sa démarche, ou qui ont parfois vécu dans son ombre, ce travail offrira au public, ainsi qu’aux passionnés engagés dans la valorisation de son œuvre, l’opportunité de découvrir des facettes inédites. Cela viendra enrichir et compléter le portrait de cet artiste qui a choisi d’être marginal.

 

Le collectage ne se limitera pas à interroger le passé, mais explorera également le présent afin de laisser une trace pour l’avenir. Nous souhaitons interroger des visiteurs qui n’ont pas connu Chomo, notamment des jeunes et des scolaires, pour recueillir leurs impressions et leurs ressentis vis-à-vis de son art et de sa pensée. Cette démarche contribuera à créer un héritage pour les générations futures.

 

À travers ce collectage, nous espérons également démontrer qu’un changement sociétal est en cours. En effet, selon les informations que nous avons recueillies, Chomo et son travail n’étaient pas véritablement appréciés ni compris, notamment durant les années 60 et 70. À la fin des années 60, le village a même risqué la démolition suite à un arrêté de la préfecture, à la suite d’une plainte du voisinage. Ce n’est que grâce à l’intercession d’André Malraux, sollicité par Claude Clavel, que le village a été sauvé.

 

Aujourd’hui, la France compte au moins une dizaine d’environnements d’art singulier et brut classés ou inscrits au titre des monuments historiques, depuis le classement en 1969 du Palais Idéal du Facteur Cheval, par Malraux lui-même. Nous constatons également un changement dans la perception des habitants des alentours et des collectivités locales. L’œuvre de Chomo est désormais appréciée, et son message fait sens et est compris. Chomo n’est plus considéré comme le « fou du village », mais comme un artiste à part entière qui, grâce à sa maîtrise exceptionnelle de diverses techniques plastiques, a su réinventer les arts en utilisant des matériaux inusités.

 

Le soutien dont l’association bénéficie de la part des collectivités locales est significatif et constitue un autre indicateur de l’ouverture de la société à d’autres imaginaires. À travers ce collectage, nous souhaitons donc témoigner de ce changement sociétal à petite échelle, qui reflète les progrès de la société dans son ensemble.

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